Nous nous sommes rendus, ma classe et moi, à Paris du 5 au 8 janvier 2016, dans le cadre du notre projet Médias. Nous sommes arrivés au cœur d’une ville pleine d’émotions, à l’approche du tragique anniversaire des attentats de Charlie Hebdo et de l’Hyper Casher. Une certaine effervescence se faisait ressentir au sein des médias : il y avait toujours quelque chose à dire ou faire en cette semaine particulière… que ce soit l’inauguration d’une plaque commémorative mal orthographiée ou l’histoire très particulière d’un kiosque édité.
Nous avons eu l’occasion de rencontrer des journalistes, avec qui nous avons pu échanger tout autour de ces évènements. Au siège de la rédaction du journal Le Monde, nous avons demandé à Pascale Robert-Diard, journaliste à la chronique judiciaire, et Clément Martel, journaliste en ligne, si ces actes de violence ont changés leur manière de vivre et de pratiquer le journalisme. Ils se sont accordés sur la négative, en précisant bien que ces attentats ont bouleversés le monde du journalisme mais que leur travail d’écriture restait le même. Si leur « confort » a évolué à cause de la haute-sécurité mise en place, leurs articles restent les mêmes. Ces deux journalistes restent très engagés et ont notamment participé à la création des portraits en l’hommage des 130 victimes des attentats du 13 novembre 2015.
Nous avons également pu poser des questions à Hervé Nathan, rédacteur en chef économie et social chez Marianne. Leur rédaction avait été particulièrement touchée par ces attentats : en effet, le dessinateur Tignous, tué par les terroristes, était un membre de l’équipe du journal. Cependant, à l’inverse de ses confrères du Monde, Mr. Nathan considère que « la pratique a changé, mais avant [les attentats] ». Selon lui, le fait que des journalistes ne puissent plus se rendre en Syrie alors que des évènements majeurs s’y produisent est une première barrière. Les attentats n’ont pas davantage modifié la rédaction, où déjà des journalistes étaient sous protection rapprochée : le journal Marianne avait choisi dès le départ de publier toutes les caricatures de Mahomet.
Si le journalisme a été le domaine le plus profondément touché par cette violence, tout Paris et la France entière ont ressenti le besoin de se rapprocher. C’est en tant que français, mais que citoyens libres également qu’une petite poignée d’entre nous s’est rendus sur la place de la République, pour rendre un dernier hommage aux disparus. Nous sommes restés face à cette immense statue de Marianne, florissante de petits mots et d’adieux que nous nous sommes recueillis. C’était un besoin comme un devoir, c’était une promesse faite à tous ceux qui se sont envolés : celle de toujours rester debout et de faire entendre notre voix.
Juliette C.