POLITIQUE : Sous les jupons de la présidentielle

Sur fond d’attaques entre les candidats, d’affaires, de mises en examen : les élections présidentielles de 2017 ressemblent davantage à un « reality show » qu’à un combat loyal entre hommes et idées politiques.

  • L’omniprésence de la justice

Parmi les 11 candidats à l’élection présidentielle, deux d’entre eux ont eu certaines mésaventures avec la justice. Leurs affaires ont rythmé les médias pendant cette campagne. En effet, commençons par François Fillon, candidat des Républicains, accusé d’avoir employé sa femme en tant qu’attaché parlementaire (ce qui est légal, le problème : elle n’aurait pas travaillé autant que déclaré) et d’autres membres de sa famille. Lui et sa femme ont été mis en examen, ce qui ne l’a pas empêché de continuer sa campagne. Ironie du sort, il prévoit dans son programme la transparence des emplois occupés par des membres de la famille des parlementaires. C’est sûrement une stratégie de Fillon pour se racheter une conduite auprès des français. Malgré tout, à partir du premier article publié par le Canard enchaîné en janvier, toutes les semaines un nouveau scandale éclatait à son propos et forcément les sondages annoncent qu’il ne passera pas au deuxième tour. Gêne-t-il les hautes sphères de la société pour qu’on veuille l’évincer de la course à l’Élysée ? D’autant plus qu’il estime être victime d’acharnement médiatique ? D’autre part, Marine Le Pen candidate du Front National a elle aussi été mise en examen par l’OLAF (l’organisation contre les fraudes). Accusée d’avoir employé son garde du corps en tant qu’assistant parlementaire, elle sera reprise par l’Union Européenne. Elle a démenti et fourni des preuves pour invalider les charges qui reposaient sur elle. Cet épisode a suscité moins de remous médiatique que le « Penelopegate » d’autant plus que Mme Le Pen est en tête des sondages, une preuve que les français sont plus attachés à son programme qu’aux éventuelles affaires qui font surfaces. En effet, les français ne sont pas dupes, ils savent bien que chacun des candidats et plus largement les politiques traînent des casseroles derrière eux.

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Source : Le Figaro

  • Des attaques menées de front

Si on passe au côté gauche de l’hémisphère politique, une lutte acharnée se met en marche. Tout d’abord Emmanuel Macron, candidat du mouvement « En Marche », se place à droite concernant les projets économiques mais à gauche au niveau social, il ne considère pas nécessaire l’appartenance à un parti tant que les réformes proposées sont pour l’amélioration du pays. Sa campagne est pourtant vue comme une tournée de « rock star », mise en scène. En effet, lors de son meeting à Marseille, ses partisans se sont exclamés : « on va gagné » et il les incitait à renchérir. C’est une technique pour rassembler ses électeurs qui fait écho à son premier meeting en décembre où il avait littéralement électrifié la foule. Cependant, lors du débat le 20 mars, Marine Le Pen n’a pas hésité à faire une remarque sur sa position par rapport à l’affaire du Burkini sur les plages l’été dernier, il lui a répondu qu’il n’avait pas besoin de ventriloque ni de perroquet. Chacun s’envoie des balles, chacun dénigre le programme de l’autre et chacun se dit meilleur que l’autre. Une vraie bataille est livrée entre les différents concurrents. De plus, à la guerre au pourcentage, Benoît Hamon, candidat du parti socialiste, a compris qu’il ne pourrait pas gagner le premier tour sans une alliance. A défaut de Macron puisqu’il ne partage pas ses convictions, Jean-Luc Mélenchon représente le candidat le plus proche de ses idées politiques. Il a donc fait appel à une union de la gauche pour que Mélenchon entre autre se place derrière Hamon pour obtenir davantage de chance de passer au second tour. Mr Mélenchon a bien-sûr décliné cette offre. Il est inadmissible pour lui de se ranger derrière un quelconque candidat, ses convictions sont tellement ancrées en lui qu’il est hors de question d’agir ainsi. Effectivement, il a su nous prouver ses qualités d’éloquence. Il prévoit d’ailleurs de réaliser une nouvelle constitution et il est bien le seul à proposer une telle refonte du système démocratique français actuel.

  • Une campagne à deux vitesses

Sur 11 candidats à la présidence de la République, les médias, les français en général et les sondages ne prennent en compte que les 5 candidats évoqués ci-dessus. En effet, Nathalie Arthaud, François Asselineau, Jacques Cheminade, Philippe Poutou, Jean Lassalle et Nicolas Dupont-Aignan sont pratiquement inconnus du peuple. Si on se renseigne, on peut trouver leurs projets pour la France mais l’opinion publique sait qu’aucun ne passera le premier tour. Sans exposition médiatique ; une mauvaise communication ; sont des arguments qui peuvent expliquer leur impopularité. Parmi ces candidats, il y en a bien un qui est sorti du lot : Nicolas Dupont-Aignan, le plus grand des plus petits. En effet, lors de son passage sur TF1 pour expliquer son programme, il quitte subitement le plateau en poussant un coup de gueule contre la chaîne qui ne l’avait pas invité pour le débat, au même titre que les 5 autres candidats impopulaires. Cet épisode lui a permis de se faire connaître auprès des français mais aussi de dénoncer le comportement de la chaîne qui selon lui est une injustice Nous l’avons bien compris, ces élections sont plus que jamais sous la coupe des médias. Inspirées des élections américaines, nos politiques se comportent de la même façon. Ont-ils oublié le rôle auquel ils aspirent et la représentation qu’ils sont censés renvoyer ? Le 23 avril marquera le tournant de ces élections, nous verrons si les sondages ont vu juste ou s’ils se sont trompés comme pour l’élection de Trump ou encore le Brexit. Dans cette incertitude, beaucoup de français sont perdus et ne savent plus vers qui se tourner puisque l’image que les politiques nous renvoie est méprisable. Pour gagner la confiance des français il faudrait qu’ils comprennent le peuple plutôt que de nous offrir un spectacle qui montre une élite essayant d’atteindre le pouvoir de quelques façons que ce soit. De plus, ces élections placent la France au centre de la presse étrangère puisque l’avenir de l’UE est plus que jamais en jeu étant donné que Mme Le Pen, anti-européenne, se place en tête des sondages . C’est donc bien toute l’Europe qui retient son souffle jusqu’au 30 avril!!!

Le 04 Avril 2017.

Nathan J-J, 1ES2. 

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